Miroir

22 août 2005

Voisin-voisine

Je m'étais aperçu que nous étions voisins. Enfin, presque. Nous habitions deux villes voisines. Dans la région, cela ne représente que quelques kilomètres d'autant plus que j'étais moi-même à la limite de la commune. Quelques rues plus loin et nous aurions pu nous croiser au hasard d'une manifestation communale. Je m'amusais à évaluer la probabilité que nous soyons aussi proches. J'estimais la population des villes avoisinantes à 150 000, soit environ 0,25% de la population d'Ile de France. Comme on peut considérer que c'est en Ile de France qu'on rencontre le plus de libertins de l'Internet, par le nombre de connectés, mais aussi parce que la densité urbaine est propice à la débauche, disons que la probabilité que nous soyons dans deux villes voisines n'était que de 1 sur 2000. Il se pouvait que nous nous croisions régulièrement, que nous faisions nos courses au même endroit, ou bien que nous voyagions ensemble. Je me faisais régulièrement cette remarque quand justement je partais ou rentrais en RER.

C'était la fin de l'été, quand la fureur qui s'était emparée des corps dorés par le soleil n'avait pas encore repris possession de la ville. Les choses et les gens avaient encore une certaine lenteur caractéristique des vacances. Les visages bronzés étaient marqué d'une nostalgie des aventures passés, les autres étaient en attente de leur tour d'insouciance. Les trains étaient moins bondés, on roulait mieux sur les routes, les gens étaient moins stressés et plus sympathiques, le soleil faisait encore preuve de sa chaleur, ne se préparant pas encore à hiberner. Dans la douce tiédeur d'une fin d'après-midi je somnolait dans le wagon tardant à se débarrasser de la chaleur étouffante qui l'avait étreint toute la journée. Mon esprit voguant sans retenue, je voyais à l'autre bout du wagon une jeune femme qui ne me paraissait pas inconnue. Brune, les cheveux courts, assez grande, un peu pulpeuse mais pas trop, une superbe poitrine, de ce que je pouvais deviner. Je me disais qu'elle ressemblait beaucoup à la description que j'avais lue. Je l'examinais plus en détail. Je voyais une alliance. Elle était donc mariée, ce qui correspondait. Elle était penchée sur sa lecture, son visage semblait doux, sensuel. Je me demandais si la chance m'avait vraiment fait la rencontrer par hasard.
Comme souvent dans ces cas là, sans qu'elle puisse vraiment voir que je la regardais, elle levait les yeux directement vers moi, comme si elle avait senti que je portais toute mon attention sur elle. Nos regards se croisaient. Tout à mes pensées je restais impassible. Elle me regardait sans trahir de sentiment. Elle devait vérifier la réalité de ce que lui avait dit son intuition. Elle me dévisageait quelques secondes et replongeait dans son livre, en souriant un peu me semblait-il. Le train s'arrêtait quelques instants plus tard. Elle se levait et descendait, sans me jeter un seul regard, pendant que j'admirais sa prestance et la chute de ses reins.

Le lendemain, je reprenais la même place dans le wagon désert. Cette fois-ci je la remarquais immédiatement. Elle était à la même rangée, sur la banquette de l'autre côté du couloir que la veille, mais toujours tournée dans la même direction : elle dans le sens de la marche, moi dans l'autre. Elle levait les yeux quand le train démarrait. Elle m'avait vu et souriait brièvement. Je lui rendais son sourire furtif. Elle était en jupe comme la veille, assez longue, verte, les jambes croisées. Un haut clair tranchait sur sa peau bronzée et soulignait le début de ses seins qui semblaient ronds et fermes. Nos regards se croisaient plusieurs fois. Je ne la quittais pas des yeux, essayant de deviner si elle pouvait être celle que je croyais. Elle souriait un peu en me voyant aussi concentrée sur elle. Elle détournait le visage, mais ne semblait pas gênée. Quand son arrêt arrivait, elle se me jetait un regard furtif juste avant de descendre. Je gardais un long moment l'image de ses pieds chaussées de sandales à talons, lacées haut sur le mollet.

Le troisième jour, je ne la trouvais pas. Je ne l'avais pas cherchée, mais je me disais que si elle prenait le train régulièrement, nous nous retrouverions. Le trajet se fit sans sa présence. Le soir je m'interrogeais sur la conduite à tenir. Il suffisait après tout que je lui envoie un mail, un peu à la manière des petites annonces de Libé. "Vous jupe verte, haut blanc, moi jean noir, chemise claire. Vous regardait. Vous aussi. Etes vous celle-là ?". Je rédigeais le mail, le lisais, le relisais, hésitant à l'envoyer ou non. Je me raisonnais en me disant qu'il y avait très peu de chance que ce soit vraiment elle. Et puis que voulaient dire les sourires échangés ? Juste une marque de politesse indulgente, et puis c'est tout. D'ailleurs m'avait-elle vraiment souri ? M'était-ce destiné ? Troublé, je renonçais à mon mail, je l'effaçais en me disant lâchement que je préférais continuer dans l'incertitude plutôt que d'apprendre que la femme du RER était une autre.

Nous étions vendredi. C'était le dernier jour de la semaine ou j'allais prendre le train. Je supposais que c'était également son cas. En attendant l'arrivée du RER sur le quai, je me demandais si elle allait être là. J'étais placé pour pouvoir la voir, si elle était à la même place. Le train arrivait, en retard de plusieurs minutes. Les pluies d'orage avaient causés des problèmes toute la journée. Il ralentissait, freinait dans un vacarme habituel, je sentais la bouffée d'air chaud et humide qu'il poussait devant lui. Je me reculais instinctivement du bord du quai. Je voyais défiler rapidement les fenêtres, puis de moins en moins vite, au point ou je pouvais voir les visages derrières. Je comptais les wagons, encore deux, encore un. Celui où je montais d'habitude arrivait. J'espérais qu'elle aussi. Une fenêtre, puis une deuxième. Soudain, je la voyais, de dos, la tête posée sur la vitre. Je la suivais du regard pendant qu'elle me rattrapait et bientôt me dépassait. Je tournais la tête, ne la quittant pas des yeux. Elle me voyait aussitôt. J'avais l'impression qu'elle cherchait quelqu'un sur le quai. Moi peut-être ? J'attendais que le train s'immobilise, j'appuyais sur le bouton, la porte s'ouvrait. La chaleur moite et poisseuse me saisissait. J'entrais. Me dirigeais vers la même place que d'habitude: dans le sens inverse de la marche, contre la fenêtre, de dos, juste derrière l'espace délimité par les portes et les strapontins. Le wagon était désert, encore une fois, à part elle. Elle était à l'opposé de moi, blottie dans le coin de la dernière banquette, me faisant face. Je levais les yeux sur elle immédiatement. Elle me regardait déjà. Elle avait les jambes croisées, les même sandales que la dernière fois qui soulignaient la forme de son mollet. Sa jupe était plus courte, de couleur bleue pâle, dépassant à peine du genou relevé. Elle portait un petit tee-shirt à paillettes, à manches très courtes, au col en forme de cœur, que sa poitrine tendait bien. Elle tenait son livre sur les genoux, gardant la page avec sa main, comme elle si elle s'apprêtait à en reprendre la lecture. Ses cheveux bruns, foncés, coupés courts, entouraient son visage doré par un soleil vacancier. Tout le reste de son corps avait la même couleur miel. Je me demandais jusqu'à quel point. Ses yeux marrons regardaient un peu par en dessous, dans un mélange de retenue, d'hésitation, de défi et de reproche. J'étais surpris de la force de son regard, du pétillement que je voyais, ou croyais voir, dans ses yeux. Un minuscule sourire à peine esquissé tendait le coin de sa bouche, naturelle, sans maquillage. Elle était délicieusement attirante.

La sirène retentissait, les portes se fermaient dans un soupir mécanique. Le train repartait en s'ébranlant doucement, nous ballottant en rythme. Nous ne nous étions pas quitté des yeux, sans que nos visages ne changent d'expression: elle doucement amusée, moi paisiblement intéressé. Elle ne reprenait pas sa lecture, je ne remettais pas les écouteurs de mon lecteur. Le train traversait des tunnels, qui plongeaient tout le compartiment dans l'obscurité et ressortait sous un soleil chaud et radieux. Nous plissions alternativement les yeux quand la luminosité nous frappait à tour de rôle. Le remarquant nous sourions de nous deux. Je me laissais aller à ce moment exquis où tout est possible, où rien n'est dit ni fait, et où tout est possible. Je savourais ces quelques minutes d'attentes, décidant de me lever bientôt pour aller la saluer. J'essaierais alors de deviner si c'était bien celle que j'avais lu sur Internet. Je ne savais pas trop comment, à vrai dire. Le train ralentissait soudainement, la projetant légèrement en avant, me plaquant sur mon dossier. Il s'arrêtait complètement, nous étions à la sortie d'un tunnel, moi en plein jour, elle et tout l'arrière du compartiment à peine éclairé par les éclairages de l'ouvrage. L'ensemble de la machine s'immobilisait, les lumières ne se rallumaient pas. Quelques secondes d'attente ne le voyaient pas repartir. Un grésillement se faisait entendre, presque inaudible "...incident sur la ligne... veuillez patienter." Nous patientons donc. Cela aurait pu être en plus mauvaise compagnie. Un peu dans la pénombre, je ne pouvais pas bien voir son visage. Elle au contraire, pouvait m'examiner tout à loisir, le soleil faisant comme un halo autour de moi. J'avais l'impression qu'elle ne se gênait pas.

J'hésitait à profiter de la situation, sauter sur l'occasion. Je me demandais si elle n'allait pas trouver cela trop convenu, trop facile. Elle préfèrerait peut-être que j'ai pas besoin d'un prétexte. J'étais dans ces réflexions quand je l'ai vue ranger son livre dans son sac, le saisir et se lever. Elle fit deux pas, et se dirigea vers l'arrière du train. Nous étions dans le dernier compartiment du dernier wagon. Elle allait vers l'espace d'accès qui était juste derrière - ou devant - la cabine du conducteur utilisée quand le train roulait dans l'autre sens. Je voyais la petit vitre faisant office de miroir sur la porte d'accès à la cabine. Quand le soleil est dans cette direction, il annule son pouvoir réfléchissant et permet de voir la tableau de bord. Elle traversa le petit couloir et tourna sur sa droite, comme pour se diriger vers les portes et sortir. Elle ne pouvait pourtant pas, puisque le train était immobilisé entre deux gares, les portes verrouillées. L'improbable haut-parleur venait d'annoncer "au moins dix minutes d'attente. Veuillez nous en excuser."
Je regrettais déjà les regards insistants que je lui avait porté, me maudissant d'avoir cru reconnaître une personne dont j'ignorais tout. Je comprenais qu'elle préférait fuir ma vue plutôt que d'avoir à supporter un mateur inconvenant.

Je ne pensais pas qu'elle réapparaîtrait avant son arrêt. Je la voyais pourtant, debout, venir se mettre dos à la porte vitrée, me faisant face et me regardant avec insistance. Elle avait posé son sac, tenait ses mains dans son dos, une jambe pliée contre la paroi, comme si elle attendait quelque chose ou quelqu'un. Je n'hésitais plus. Je me levais, me dirigeais vers elle. A chaque pas, je me demandais si je comprenais bien son geste et son regard. J'espérais qu'elle ne se sente pas harcelée. Il ne me resterait plus dans ce cas qu'à quitter le compartiment, en le retraversant complètement et en ouvrant les portes inter-wagons. Je m'arrêtais dans l'embrasure du passage vers l'espace d'accès. Je me tenais contre la paroi, le bras posé en hauteur. Elle me souriait, sans bouger. Je lui rendais son sourire.
" - Bonjour.
- Bonjour, répondait elle en souriant.
- Ca faisait longtemps que ça n'était pas tombé en panne, lançais-je, un peu à court.
- Oui. Trop longtemps."
Je m'approchais, à une porté de bras d'elle.
"- Vous prenez le train tous les jours ?
- Oui, comme vous". Nous n'avions pas besoin d'en dire plus, cela faisait plusieurs jours que nous nous draguions du regard.
J'étais affolé de la banalité de mes paroles. Elle ne semblait pas m'en vouloir. Elle s'appuyait sur la porte, se cambrant légèrement pendant que je m'approchais. Sa jupe taille basse s'acoquinait avec son tee-shirt court qui se soulevait pour laisser deviner le bas de son ventre, aussi doré que ses jambes.
"- Vous êtes attirante, lui affirmais-je, n'arrivant pas à plus retenir le désir que j'avais pour elle.
- Merci..." souffla-t-elle doucement, comme une invitation.
Je faisais le pas qui nous séparait, me retrouvais à quelques centimètres d'elle, son genou touchant ma jambe, mon torse frôlant sa poitrine avantageuse qui ressemblait à la description. Elle tressaillait à peine quand je posais mes deux mains sur ses hanches. Elle décroisait aussitôt les bras dans son dos et venait les poser sur mes épaules, accompagnant le mouvement que je faisais pour me pencher sur ses lèvres. Nous nous embrassions fiévreusement. Une première approche, pour commencer, la bouche à peine entrouverte, pour découvrir le goût et la peau de l'autre, nos langues se frôlant à peine. Puis d'un commun accord instinctif, nous croisions nos visages et nous redonnions un baiser plus appuyé, plus fort, les langues allant vers celle de l'autre, avec un aplomb inconvenant. Nos lèvres se mouillaient mutuellement. Nous nous découvrions oralement sans échanger de mots. Je la serrais contre moi, elle passait sa jambe derrière la mienne, m'empêchant de me reculer si par extraordinaire j'en avais eu l'envie. Je montais une main sur son dos, passant sous le tee-shirt, puis la ressortant et venais la tenir par le cou, pour appuyer les mouvements de nos deux visages. L'autre main était descendue sur sa croupe que je palpais, et caressais sous le tissu de sa jupe bleue pâle. Elle n'hésitait pas à me rendre la pareille, saisissant mes fesses et éprouvant leur fermeté d'une poigne sans retenue. Je descendais ma main, et agrippais sa jupe pour la remonter. Elle descendit la sienne vers mon entre jambe, vérifiant mes intentions. Elles étaient claires. Elle s'y pris à deux mains pour commencer le déboutonnage, ne lâchant pas ma bouche. Elle ouvrait mon jean, s'efforçait de le faire glisser le long de mes hanches, je bougeais pour faciliter le mouvement. Je remontais sa jupe, passant enfin ma main sous le tissu. Je découvrais sa cuisse, ses fesses. Je constatais qu'elle ne portait rien dessous. Je marquais un très léger mouvement de surprise. Elle s'interrompait fugacement dans ses gestes pour m'expliquer:
"- Il est dans mon sac." Je me comprenais qu'elle ne souhaitait pas que je la crois de celle qui sortent nues sous leur jupe. Ravissante pudeur . Je devinais qu'elle avait enlevé son string quand elle s'était dissimulée quelques secondes. Cela n'avait de toute façon plus d'importance. Je goûtais de la douceur exquise de sa peau. Je montais sur le bas de ses reins, descendais sur le haut de ses cuisses, allant jusqu'à explorer à peine le début de son sillon. Elle continuait à tirer sur mon jean pour le faire descendre en même temps que le caleçon. La précipitation qui nous étreignait les bloquait. J'amenais mes mains pour l'aider. Toujours collés par nos bouches, nous nous efforcions de libérer ma virilité, elle poussant de toutes ses forces, moi tirant tout autant et bougeant mes jambes. Enfin, ma camisole tombait. Elle se baissait pour descendre le pantalon jusqu'à mes genoux. En remontant, ses mains attrapèrent mon sexe pour le soupeser et le caresser. Je revenais de mes deux mains sur sa jupe que je troussais très haut. Je la plaquais contre la paroi. Elle était à peine plus petite que moi. Elle correspondait au 1m75 indiqué sur le blog. Elle reprenait mes lèvres à pleine bouche en tenant mon sexe dressé vers le ciel, l'espace entre nos corps ne lui permettant pas une autre position. Je passais mes mains sous son tee-shirt, remontais vers son soutien-gorge que j'entreprenais de dégrafer. L'opération était rendue peu aisée par la force avec laquelle je la plaquais. Je libérais un peu la pression pour pouvoir le faire. Elle en profita que nos deux ventres ne se touchaient plus l'espace d'un instant pour m'enfiler une capote habilement, puis diriger ma queue vers le bas, la coinçant entre ses deux cuisses, passant sur sa chatte. Je gagnais mon combat contre l'attache de son soutien-gorge, je remontais mes mains sous ses bretelles jusqu'au épaules pour les faire descendre. Je revenais devant, passant sous le tissus de son tee-shirt et sa lingerie, libérant ses seins qui ne demandaient que ça. Je les prenais à pleines mains, ils étaient adorablement gros et rond, un beau 95D en effet, remplissant toute ma paume. Je sentais ses tétons durs. Je repoussais son soutien-gorge et son tee-shirt au dessus de sa poitrine qui les empêchait de redescendre. Je me baissais pour embrasser et mordiller chacune de ses pointes. Elle frémissait sous mes lèvres et mes dents. J'en gardais un en main, l'autre allant vers son pubis. Je sentais, comme annoncé, une toison naturelle, raisonnablement fournie. Tous les indices concordaient, je savais que c'était bien elle. Je glissais un doigt conquérant. Je sentais jaillir son clitoris en même temps que je tiraillais ses tétons. Elle tenait toujours mon sexe de ses deux mains, comme hésitante à le retenir ou au contraire à s'en empaler de toute force. Elle choisissait de ne pas le repousser. Je déplaçais ma main pour laisser de la place, je la plaçais sous ses fesses. Je m'avançais un peu vers elle, elle aussi. Je la soulevais un peu, elle s'accrochait à une de mes épaules. Nos mouvements allaient de pair. Je poussais mon bassin vers elle. Elle montait sur la pointe des pieds pour mieux écarter les cuisses. Je me sentais la pénétrer déjà, mon sexe glissant sur l'humidité d'entre ses lèvres. J'avais toujours un de ses seins dans la bouche. Je la montais un peu pour nous aider, je me baissais en même temps. Je commençais mon va-et-vient, guidé par les siens. Nous n'avions aucun mal à arriver à nos fins, malgré le lieu, malgré la position, malgré la découverte de nos corps. Je la soulevais un peu, la tenant par les fesses. Elle jetait ses jambes autour de mes reins, m'enserrant fermement. Je voyais ses seins ballotter à chaque poussée. En la tenant, je lui écartais les fesses, du bout des doigts je caressais son anus qui ne semblait pas farouche. Je la prenais tout autant qu'elle s'empalait. J'étais très vite au fond de son sexe, et nous nous efforcions de réitérer la pénétration de la totalité de la verge, encore et encore. Nous me faisions ressortir, jusqu'au gland, pour de nouveau l'enfiler et la glisser dessus. Nous mettions à profit les minutes de la panne. Le haut-parleur grésillait "...cinq minutes supplémentaires..." Elle soufflait "Chouette". Je redoublais d'effort. Elle était maintenant complètement enfilée sur mon sexe, chacun de nos mouvements se répercutaient à l'autre par cet ancrage de nos corps. Nous avions trouvé notre rythme et faisions l'amour.

Nous ne nous étions pas rendus compte immédiatement que le train avait redémarré. Il nous motivait à atteindre le rivage que nous n'avions qu'approché. Elle se redressa sur moi, je la reprenais de plus belle, je la besognais pendant qu'elle prenait mon visage entre ses deux mains. Je la labourais. Elle ondulait. Encore. Encore... Nous lâchions nos râles de plaisir au même moment. Nous restions quelques instants là, elle coincée entre moi et la paroi, épuisés, haletant, moites, nos visages dans le cou de l'autre. Le train prenait de la vitesse. Il arriverait bientôt en gare.
Elle réagissait la première, me repoussant sans douceur, remettant son tee-shirt sans avoir le temps de ragrafer son soutien-gorge, rabaissant sa jupe en essayant de la défroisser. Je me rhabillais. Le train s'arrêtait, la porte s'ouvrait, elle se recoiffait frénétiquement. Elle descendait sur le quai, se retournait vers moi en me souriant. Je lui rendais son sourire. La sirène retentissait, les portes allaient se refermer. Je lui demandais, haletant:
"- C'est bien toi Florence ?".
La porte coulissait, lui laissant juste le temps de répondre:
"- Florence ? Non !"
Le train redémarrait.

trioh(@)yahoo.com

20 août 2005

Double jeu

J'étais au bar pour les attendre. J'étais arrivé peu de temps après eux. Je les avais suivi discrètement, sans difficultés : comment pouvaient-ils imaginer ? Je les avais laissé entrer, puis, quelques minutes après, j'étais entré à mon tour pour m'installer.
Le lieu était chaleureux, son choix était de bon goût. Je n'en doutais pas. Il convenait bien à l'esprit de la situation. Tout au moins tel que je le comprenais et l'imaginais. La décoration n'était pas luxueuse, parfois même un peu vieillotte, mais tout était de qualité, finement agencé, apprêté sans l'apparaître. Je me demandais si elle avait choisi cet établissement pour le parallèle qui existait entre son décor et son rendez-vous. Le bar avait une belle collection de whisky que je pu admirer tout à loisir, pendant que j'attendais leur retour. Je ne savais pas combien de temps il allait prendre. Une heure, deux heures ? Je n'étais pas pressé, et je savourais l'attente, les imaginant tous les trois, se sentant isolés du monde pour deux d'entre eux, jouant un jeu pervers pour la troisième. Les conjurés se dirigeaient vers le piège qui leur était tendu.

Je les voyais sortir de l'ascenseur. Ils avaient l'air rayonnant. Il était entre elles deux, leur attachement réciproque se voyait, même s'il essayaient d'être discrets. J'essayais de ne pas me faire voir, de ne pas attirer leur attention. Ils s'avançaient vers la sortie, passaient tout près de moi. Je croisais le regard de ma complice, nous feignions l'indifférence; les deux autres ne semblaient pas avoir remarqué même ma présence. C'était le but. Je savais que j'avais encore quelques minutes à attendre avant de savourer le met que nous avions concocté à deux.
Ils sortaient, je les voyais faire quelques mètres, puis se dire au revoir. Au travers de la baie vitrée, je les regardais s'embrasser, amicalement pour lui et elle, plus sensuellement entre elles. Le couple partait d'un côté, ma complice de l'autre. Il ne fallait pas qu'ils se doutent.

Je m'amusais à regarder ma montre. Au bout de deux minutes et quarante-deux secondes, je la voyais entrer à nouveau dans l'hôtel, jetant des regards furtifs pour s'assurer qu'ils avaient bien tourné le coin de la rue et qu'ils ne la surprendraient pas. Elle était radieuse, elle s'avançait vers moi rapidement, la main sur son sac, le tenant fermement contre elle. Je lui demandais:
"- Tu as... ?"
Je n'avais pas besoin de terminer, elle acquiesçait à plusieurs reprises de la tête, passait devant moi en souriant, me glissait "- Oui... viens." et se dirigeait vers la réception. Elle demandait la clef, comme si de rien n'était. Le réceptionniste, qui semblait en avoir déjà vu d'autres, me jeta à peine un coup d’œil en lui tendant la carte. Il devait se dire qu'elle remettait ça aussitôt avec un autre.
Nous attendions l'ascenseur depuis quelques instants, sans un mot, côte à côte. Il arrivait, nous nous engouffrions dedans, elle appuyait sur le bouton de l'étage un peu frénétiquement. La porte se refermait nous laissant seul. Je l'interrogeais:
"- Alors, ça a été ?
- Oui, super, comme prévu. Ils n'ont rien vu.
- Tu as tout pris ?
Elle sortait une caméra numérique de son sac et la brandissait.
- Oui, tout est là ! Tu vas voir."
L'ascenseur était arrivé, elle passait les portes à peine ouvertes et marchait à pas rapides vers la chambre. Elle glissait la carte dans la fente de la serrure, s'y reprenant à plusieurs fois tellement elle était excitée.
Enfin la porte s'ouvrait, elle rentrait, se dirigeait vers la télé. Je découvrais le champ de la bataille qui s'y était déroulée. Le lit était totalement défait, les draps à moitié par terre, les fauteuils du salon avaient été visiblement déplacés, l'un reculé presque contre le mur, l'autre devant le canapé, ayant sans aucun doute servi lors des jeux qui venaient de se terminer. L'odeur des corps en sueur n'avait pas encore quitté la chambre, je la trouvais aphrodisiaque.
Tout en sortant de quoi brancher la caméra sur la télé, elle racontait son exploit, très vite.
"- Ils ne se sont doutés de rien, j'ai bien fait attention. J'ai eu un peu peur qu'il aient un soupçon quand j'ai arrangé les éclairages, mais non, ils n'ont pas compris pourquoi. J'ai posé la caméra avec mon sac sur la chaise, juste là. Elle me désignait la chaise reculée contre le mur en face du divan.
J'espère qu'on va bien tout voir. "
Elle appuyait sur un bouton du minuscule appareil qui tenait à peine dans sa main. Nous l'avions choisi ensemble, un bijou de la technologie qui tenait à peine plus de place qu'un téléphone portable. Nous avions d'abord pensé utiliser un téléphone avec vidéo mais les essais que nous avions fait n'étaient pas concluants: l'image était trop mauvaise. Nous savions que les conditions de tournage ne seraient pas idéales, il fallait quelque chose de performant.
Sur l'écran une image figée apparaissait, un gros plan de sa main quand elle éteignait la caméra. Elle commençait à revenir en arrière: on la voyait s'éloigner d'une démarche étrange, les autres se déshabiller et défaire le lit, les draps volant d'une drôle de manière.
"- Attend, je vais aller plus vite." Elle trifouillait un bouton ou deux, l'écran s'éteignait et on entendait la cassette se rembobiner. Elle se tournait vers moi, toute excitée. Elle était à genoux devant la télé, sa longue jupe lui cachant presque entièrement les jambes.
"- Je crois que ça va être bien."
J'étais assis sur le lit, les jambes machinalement écartées, penché un peu en arrière, mes bras tendus derrière moi.
Elle me souriait.
"- Mets toi à l'aise."
Sans me laisser le temps de bouger elle s'approchait de moi toujours à genoux et commençait à me déboutonner. Je la laissais faire, prenant déjà du plaisir à la situation de voyeur presque en direct, de receleur d'images volées d'une réunion de conjurés.

Je ne me rappelais plus qui de elle ou de moi avait eu l'idée en premier. Cela avait dû mûrir entre nous. Nous nous étions rencontrés sur un site de discussion. Elle était très farouche, ne recherchait pas du tout un dialogue avec un homme. Elle m'avait intéressée dès ses premiers mots, elle me semblait complexe, à découvrir. J'avais eu la chance de ne pas la lasser dès le début. Elle avait pris confiance, elle comprenait que je ne souhaitais qu'échanger avec elle, au moins au début. Notre relation se bornait à des échanges sympathiques, presque amicaux, érotiques, de confidences ou de rêves, au rythme d'une ou deux rencontres virtuelles par semaine. Tout avait basculé un soir ou dans la conversation je lui parlais de Toscane. Elle allait voir et m'envoya un message presque affolé: elle était sûre de reconnaître la femme qui était devenue sa maîtresse et dont elle m'avait un peu parlé. Nous nous téléphonions, pour la première fois, aussitôt. Elle était émue, un peu choquée mais aussi excitée que je l'amène à découvrir ces textes. Nous en parlions longuement, commentant chacun d'eux au fur à mesure qu'ils apparaissaient, nous caressant ensemble sur certains d'entres eux. Elle décidait de ne pas informer sa maîtresse de sa découverte, la gardant secrète entre nous deux. Je devenais un peu plus qu'un confident, bientôt un amant. Nous nous rencontrions quelques fois au gré de ses envies surtout, quand son appétit bisexuel était satisfait et qu'elle désirait partager un autre plaisir. Je me demandais toujours si elle l'avait vue juste avant moi. Puis un jour, elle m'informait de la rencontre qui se préparait. Nous en discutions, et l'idée de me la faire partager vint entre nous deux. Nous étions tous les deux très excités de cette trouvaille, balayant rapidement le côté pervers et voleur, nous promettant que cela resterait seulement entre nous deux, et qu'à ce titre, ce n'était pas vraiment une traîtrise. Ce serait comme raconter à son amant sa dernière joute amoureuse à laquelle il n'avait pas participé. Sauf que là, le commentaire serait accompagné des images.

Nous étions au dénouement de notre plan. La caméra venait de finir de rembobiner la cassette, alors qu'elle m'avait déshabillé, exhibant mon sexe dressé. Je me laissais faire, paresseusement, elle avait commencé à me masturber doucement et s'était déshabillée, découvrant sa peau claire. Son teint pâle laissait à peine deviner ses origines asiatiques. Ses deux petits seins ronds et fermes formaient deux invitations aux caresses. C'était la deuxième fois qu'elle se mettait nue, au même endroit, à quelques courtes heures d'intervalle. Elle allait vers la caméra, la mettait en route, revenait vers moi. L'image apparaissait sur l'écran. On la voyait se reculant, et allant modifier l'éclairage, fermer les rideaux. Le résultat donnait une scène un peu sombre mais chaleureuse. Le système automatique de la caméra prenait aussitôt le relais et l'image s'éclaircissait un peu. C'était comme ça que nous avions eu les meilleurs résultats lors de nos essais. Sur l'écran on voyait presque toute la chambre. Elle avait placé la chaise où se trouvait son sac astucieusement, et la caméra qu'elle y avait dissimulé pouvait filmer une grande partie de la pièce, en tous les cas le divan et le lit étaient sur l'image. Je la félicitais de sa mise en scène rendue encore plus difficile par la dissimulation nécessaire. Elle me souriait, reprenait ma queue en main tout en continuant de regarder les images. Elle allait vers la femme qui était assise sur le lit, du côté du divan sur lequel se trouvait l'homme. Elle se penchait et l'embrassait goulûment. Sa jupe tomba. Puis elle se relevait, se retournait pour présenter sa croupe au couple. Elle faisait face à la caméra et lui souriait tout en faisant un clin d’œil. Son propre spectacle lui plaisait, c'était visible, tout aucun qu'à moi, c'était également durement visible. Elle continuait à me masturber doucement mais fermement en admirant ses propres premiers ébats.

Elle se retournait face à eux deux après s'être déshabillée, offrant sa nudité et son intimité aux caresses et aux baisers de ses deux amants. Leurs mains étaient sur son sexe, ses fesses, ses seins, l'entourant de mille précautions, de mille cajoleries qui la faisaient chavirer. Elle se cambrait, s'offrait au couple, s'abandonnant au plaisir d'être l'objet de toutes les attentions. Elle restait assez longuement ainsi, debout, dos à la caméra. Nous l'admirions sans un mot, subjugués, hypnotisés à la fois par leurs ébats et par le succès inespéré de notre complot. Nous étions dépassés par le résultat, aucun de nous deux n'avaient imaginé à quel point espionner les trois conjurés étaient excitant. Sur l'écran, elle allait sur le divan à côté de lui, prenant son sexe dans sa main comme elle le faisait avec moi. Devant l'écran, elle se mettait à quatre pattes par terre, face à la télévision pour ne pas en perdre une miette, offrant à ma vue, et bientôt à mes caresses, les trésors qu'elles exhibaient à la caméra. Elle avait une main sur sa minuscule toison, devant et dans l'image, se caressant presque constamment. Je lui saisissais les fesses, les massais, les pétrissais doucement pendant que son double se mettait également en levrette pour s'offrir à l'homme. Elle demandait à la femme de changer du côté de lit. Elle ne pouvait pas savoir que c'était pour que puissions mieux l'admirer sur les images dérobées. Je la découvrais debout, se caressant à côté de son mari qui venait de s'accoupler avec ma complice. Elle correspondait à sa propre description et à celle que m'avait faite mon espionne: ravissante, chaude de peau et de gestes, sensuelle, tout simplement sensuelle. Sa contemplation faisait redoubler la preuve de ma virilité que je commençais à engager dans la chatte qui m'était offerte. Presque inconsciemment, je me mis à la besogner au même rythme que le spectacle qui se déroulait devant nous. Je l'entendais gémir tout en se caressant, me demandant ce qui, de ma pénétration ou du spectacle, lui procurait le plus de plaisir. Sans doute la réunion des deux ensemble. Toute notre attention allait de l'un à l'autre, des images passées au gestes présents. Nous les voyions prendre du plaisir ensemble. Elle était secouée par les coups de rein de l'homme et par sa propre explosion de bonheur. La femme la caressait, se faisait lécher, la léchait à son tour pendant que l'homme revenait dans sa bouche, et qu'elle continuait, toujours, à se caresser. Ils continuaient ainsi, variant les plaisirs et les positions, jouant une partition à six mains, interprétant tous les rôles, pendant que je restais en elle longuement. J'allais et venais dans son sexe détrempé, aucun de nous de souhaitions jouir pour ne pas perdre une seconde de leurs exploits.

Leurs ébats avaient duré de longues et intenses minutes que nous n'avions pas vu passer. Sur l'écran ils se reposaient, chacun montrant sa reconnaissance aux autres par une caresse, un câlin, un sourire, un baiser. Ils avaient eu tout ce qu'ils voulaient et allaient repartir chacun de leurs côtés, ma complice se préparant à venir me rejoindre pour me faire apprécier leur joute et son corps. Elle se relevait quand ils se rhabillaient, me faisait face. Je la voyais haletante, rouge, la longue chevauchée que nous avions tenu nous ayant éreinté tous les deux. Ses tétons étaient durs, dressés, pointant comme de minuscule phallus. Elle allait prendre la chaise sur laquelle elle avait pris appui avec le couple. Elle l'amenait devant moi, se glissait derrière, le dossier vers moi. Elle prenait appui dessus, écartant les jambes qui touchaient le bord du lit. Elle se baissait, s'offrant au pal. Je la laissais faire, la voyant possédée par son désir. Je constatais qu'elle posait son anus sur mon sexe. Je lui proposais de la lubrifier pour faciliter la pénétration, elle soufflait dans un murmure : "Laisse...", tout en s'enfonçant sur mon gland trempé de sa liqueur. Nous n'avions pas besoin de plus de préparation, elle se sodomisait sans difficulté sur mon sexe. Elle allait doucement, pour éprouver la rigidité de mon membre, qui passait le test avec succès, et la souplesse de sa rondelle, qui sortait victorieuse de l'épreuve. Après quelques montées et descentes ponctuées de "Han" presque inaudibles, elle décidait de descendre d'un trait, doucement. Je voyais ses fesses que je tenais écartées gober ma verge toute entière. Elle vint s'asseoir sur la naissance de ma bitte, jusqu'aux couilles en poussant un long soupir. Je tachais ses fesses et agrippais ses seins, formant une pince sur ses tétons avec mes index et mes majeurs. Je la sentais frémissante, tout comme je l'étais, sa peau se couvrait de chair de poule, ses muscles se raidissaient. Sur l'écran, elle avait éteint la caméra, l'écran était noir, parfois strié de zébrures blanches. Elle se relevait, presque à me faire ressortir, jusqu'à la moitié du gland dont la grosseur bloquait un peu. Elle recommençait alors à monter et à descendre. Je voyais ses phalanges devenir blanches tellement elle serrait fort le dossier de la chaise. Elle montait, descendait. Je la tenais fermement aux hanches, l'aidant dans son effort, admirant mon phallus qui la sodomisait avec une facilité déconcertante.

Un bip-bip discret retentissait, sans vraiment nous troubler. La caméra venait d'atteindre la fin de la cassette et envoyait alors sur l'écran l'image qu'elle captait. Soudain, sur la télévision qui nous faisait face, nous nous découvrions, elle sur moi, le visage crispé dans un rictus d'effort et de plaisir, une main sur la chaise, l'autre entre ses cuisses, moi sous elle, le torse penché sur la gauche pour mieux la voir et la tenir. Nous nous regardions tous les deux, un peu surpris de se voir, l'espace d'une seconde. Nos regards se croisaient sur l'écran. Au même moment, nous explosions ensemble dans un râle long et puissant retransmis dans toute la chambre par les haut parleurs de la télévision.


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13 août 2005

Lecture intime

J'étais tombé sur son blog par le plus grand des hasards. S'abandonner sur le Net ne mène généralement nul part mais, parfois, les chemins aboutissent en des lieux délicieux. C'était le cas cette fois là.
Je commençais à lire les première pages, y prenant un plaisir inédit. Le style se mariait parfaitement avec la sensualité du récit. Les aventures proposées aux yeux de tous montraient la délicatesse de celle qui s'exposait ainsi anonymement. Chaque nouveau paragraphe était plus excitant que le premier. Je lisais la première histoire, puis la suivante, et encore celle qui suivait, m'y plongeant avec délice. Je me demandais ce que j'appréciais le plus : la sexualité intense et maîtrisée de l'auteur ou le sentiment délicatement pervers procuré par cette sorte de voyeurisme épistolaire. Les deux se mêlaient, se complétaient, se renforçaient, donnant à la lecture de ces récits un pouvoir érotique difficile à soupçonner au premier abord.

J'étais presque hypnotisé par ces textes, plongé dans les images qu'ils créaient dans mon imagination, indifférent au réel qui m'entourait. J'aurais été incapable de m'apercevoir de sa présence. Elle était arrivée peut-être quelques secondes avant, peut-être quelques minutes, ou bien depuis plus longtemps, je ne pouvais pas le dire. Elle n'avait fait aucun bruit sans doute. Volontairement ? Par jeu ? Ou bien n'ai je rien entendu. Je l'ignorais. J'étais tout à ma lecture dont aucune ligne ne me laissait indifférent. Je savais que le désir érotique avait pris possession de toutes les parties de mon corps, mais j'ignorais à quel point.

Je ne me suis aperçu de sa présence qu'à l'instant où elle posa ses mains sur mes épaules. Ce contact si agréable pourtant me fit sortir brutalement de mon extase. Bien évidemment, je commençais à rougir plus que je croyais jamais pouvoir le faire avec elle. J'avais l'impression d'être surpris comme un adolescent. Pourtant lire des textes érotiques ou regarder des photos libertines étaient un passe-temps que nous avions déjà pratiqué ensemble. Et ce n'était pas non plus une activité à laquelle je m'adonnais fréquemment, ni surtout en cachette. Et pourtant, je me sentais cette fois là coupable. Comme je l'aurais été d'être surpris dans les bras d'une autre. Je ne savais pas si elle avait ressenti ou deviné mon émoi.

"Qu'est-ce que tu fais ?" me demanda-t-elle d'une voix très douce.
Je ne savais pas trop quoi répondre. Que je prenais une sorte de plaisir sans elle ? Que j'étais attiré par la femme que j'imaginais derrière les mots qui s'affichaient sur l'écran ? Que les situations et les relations si bien racontées m'avaient excité ? Je n'arrivais qu'a bredouiller.
"Oh, heu, je parcoure un blog."
"Ah ? C'est sur quoi ?"
Elle se pencha un peu au dessus de moi pour mieux voir pendant que je revenais au sommaire, espérant naïvement dissimuler un délit imaginaire. J'espérais que les titres des articles ne seraient pas trop explicites. Je m'aperçu aussitôt à quel point je me trompais. Les mots qui me sautaient aux yeux étaient ceux qui m'avaient aussi attiré : "Le monde sensuel de Florence" trônait en tête de la page. Suivi de très près par le titre du post daté du 19 juillet, peu équivoque : "Extase". Et, comme pour me narguer, sur la fenêtre de mon navigateur, la dernière ligne du texte qui s'affichait, semblant attirer le regard, était sans ambiguïté: "Marie suce Bruno de sa seule bouche."

"Marie suce Bruno de sa seule bouche."
Elle répéta la phrase en détachant chaque mot. Je respectais le silence qu'elle avait fait suivre. Je me demandais ce qu'elle pensait de ces mots, de ce qu'elle devinait du site, de moi par la même occasion. Je ne pouvais voir son visage qui était au dessus de moi, je ne sentais que ses mains sur mes épaules qui n'avaient trahi aucune émotion. Je la sentais se pencher un tout petit peu plus au dessus de moi, pour mieux lire. Je sentais ses seins sur le haut de mon dos.
"De sa seule bouche."
Elle répétait ces mots, comme pour mieux se les approprier.
"Qu'est-ce que ça veut dire ?"
Sa question n'attendait pas de réponse, du moins, pas de ma part.
Elle semblait lire avec intérêt le reste du texte. Je sentais son souffle tout près. Elle avança le bras pour poser sa main sur la mienne. Elle fit glisser la souris pour faire se dévoiler le reste du texte qu'elle lu tout aussi attentivement.
"C'est bien écris, je trouve..."
"Chut !", m'ordonna-t-elle. Je respectais son ordre. Scrupuleusement.
A chaque fois qu'elle finissait un paragraphe, sa main sur la mienne bougeait la souris pour descendre un peu plus bas. L'idée que ce geste était le même que celui d'une main découvrant le corps de son partenaire me traversa l'esprit.

"C'est bien", conclut-elle quand elle eut fini. "Tu as lu les autres ?"
"Oui, enfin, pas tous, mais certains."
Je pensais qu'elle me demandait mon avis sur mes précédentes lectures. Elle retira une de ses mains de mon épaule et me fit légèrement pivoter avec le fauteuil. Elle se glissa entre moi et le bureau où se trouvait l'écran.
"Lis moi les autres" souffla-t-elle doucement. Elle ne souhaitait aucune objection visiblement. Je n'en n'avais d'ailleurs pas. J'étais juste un peu surpris de sa réaction et dérouté par sa demande.
"- A haute voix ?
- Bien sûr."
Je me sentais un peu gêné, trouvant cet exercice d'acteur difficile.
"- Lequel veux-tu ?
- Commence par celui que tu veux", répondit-elle tout en s'accroupissant devant moi tout en prenant appui sur mes genoux qu'elle écartait.
Je parcourais la liste des titres qui s'affichait devant moi, n'osant porter mon regard sur elle qui s'affairait déjà. "Mon premier trio" ou "Deux hommes" avaient ma préférence. Mais je les avais déjà lus, et j'avais envie de découvrir d'autres émotions. Je fis mon choix.
"Mon côté exhibitioniste, ca te va ?".
Elle sourit.
"Le tien ou le sien ?".
Elle avait libéré mon sexe qui ne permettait pas de douter de l'effet que me faisait cette séance de lecture improvisée, et le tenait en main, bien en vue, comme si elle l'offrait aux regards. Elle n'attendit pas la réponse pour plonger son visage dessus et prendre le gland entre ses lèvres. Je n'avais plus rien à dire si ce n'est commencer ma lecture. Les premiers mots me firent buter un peu. Je n'ai pas l'habitude de lire à haute voix, et encore moins pendant qu'elle me gratifie d'une fellation.
Elle m'interrompit à la troisième phrase.
"Tu lis trop vite."
Je m'en rendais compte, et ralentis mon débit. J'essayais de me caler sur le rythme de ses caresses buccales, laissant les mots franchir mes lèvres en phase avec les allées et venues des siennes. Je m'arrêtais quelques instants à la fin du premier paragraphe, voulant recueillir son avis. Elle ne fit aucun commentaire, elle se releva seulement un peu pour admirer l'objet de son délit qu'elle faisait coulisser dans sa main, le mouillant abondamment de sa salive et lâcha seulement "Continue" avant de le reprendre en bouche.

Je continuais. Lentement, sensuellement, souhaitant lui procurer un plaisir en comparaison avec celui qu'elle me prodiguait. Je me demandais si elle prenait réellement du plaisir à la situation ou si elle souhaitait simplement me dissuader d'aller trop souvent sur ce genre de site. Mais dans ce cas, pourquoi me demanderait-elle de lui lire ces textes ?
J'essayais de deviner à ses caresses sur ma bitte les passages qui lui plaisaient le plus. Je me disais que la situation pourrait peut-être me permettre de découvrir certaines de ses envies intimes qu'elle était si réticente à dévoiler. Je remarquai que sa langue se faisait plus appliquée sur certains mots, et qu'elle acquiesçait d'un gémissement presque inaudible sur d'autres. Ils influençaient ses gestes et le balancement de son torse.
"Quatuor".
Elle se redressait un peu, tournant sa tête pour prendre mon sexe sur le côté.
"Concupiscence".
Elle descendait sa main très bas sur ma verge, l'autre venant soupeser mes couilles gonflées.
"Très largement".
Elle prit profondément ma queue, ses épaules venant écarter un peu mes cuisses autour d'elle.
Elle s'octroya une pause l'espace d'un instant pour reprendre son souffle sur "amour pluriel", et se mit à lécher du bout de la langue quand je prononçai "fourrage".

Je n'en pouvais plus, la situation était intenable. En quelques instants j'étais passé du rôle un peu pathétique du voyeur sur Internet, à celui de fautif, puis enfin à celui de lecteur et d'amant. Je devinais qu'elle me sentait aussi au bord de l'explosion. Elle me connaît bien. Elle soulignait les mouvements de tout son buste sur ma queue par ceux de ses mains sur ma verge. Son torse tanguait en rythme comme si elle s'empalait sur un autre sexe. J'arrivais au derniers mots de ma lecture...
"Et moi je jouis comme jamais..."
Je faisais un effort pour ne pas être l'acteur de ma lecture et peinait à terminer le dernier mot qui se finit dans un murmure. Le silence retomba, à peine entamé par le frôlement de nos peaux et nos habits, et par son souffle. Elle continua son ouvrage quelques minutes sans se préoccuper du fait que j'avais fini de lire. J'attendais qu'elle me demande de continuer.

Elle s'arrêta brusquement, en souriant vers moi, remettant ses mèches de cheveux de chaque côté de son visage. Mon sexe trempé brillait de sa besogne et de mon désir. J'étais à sa merci, totalement, elle seule allait décider de mes prochaines minutes. Elle pouvait me laisser ainsi, entre les deux rives, ou bien m'amener là ou elle voulait.
"C'est fini ?"
J'acquiesçais d'un geste de la tête. Elle sourit à nouveau.
"C'était très bien."
Elle croisa ses bras et ôta son débardeur sous lequel elle ne portait rien. J'adore voir sa poitrine quand elle lève les bras, ses seins remontés très hauts. Elle ne me laissa pas l'admirer longtemps. Elle se pencha à nouveau sur mon sexe et le reprit en bouche, beaucoup plus intensément et goulûment cette fois-ci. Elle savait où elle voulait en venir et comment y arriver. Elle s'activa avec un mélange de douceur et de fermeté auquel je suis incapable de résister... même si je le voulais. Très vite, elle sentit que j'étais tout à elle. Elle me sortit une dernière fois de ses lèvres et ses mains prirent le relais sur le membre luisant de salive. Elle ressentit peut-être la première les prémices de mon extase. Sous sa main, la vie jaillit, puissamment, pendant que je m'abandonnais totalement à elle.

Elle me guidait vers sa poitrine, recueillant le liquide épais sur ses seins, dirigeant le jet de droite à gauche comme pour s'en recouvrir le plus largement possible. Elle était concentrée sur cette tâche, ne prêtant pas attention à mon orgasme qui me faisait gémir pendant de longues secondes.
La fureur passée, mon corps se relaxait après avoir été tendu à l'extrême. Je lui avais confié toute ma liqueur. Je la regardais. Elle me souriait, tenant délicatement mon sexe maintenant penaud.
Elle baissa les yeux sur sa poitrine souillée, souriant toujours largement. Elle approcha sa main et tendit son index, comme pour en recueillir quelques gouttes. Elle fit glisser son doigt sur le haut de sa poitrine, de haut en bas, et de droite à gauche, le promenant à plusieurs endroits.
Elle reposa sa main et se cambra un peu en me souriant toujours.
Sur le sperme étalé, je pouvais lire les lettres qu'elle avait tracé: FIN.

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